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Panorama

07/02/2010 - Lu 1428 fois
Le Site de la VIERGE

 Notre-Dame d’Asnan

 
            Le pèlerinage à Notre Dame d’Asnan a lieu tous les deux ans, et ceux qui ont le courage de gravir le mont Gué sont aussitôt récompensés par le panorama extraordinaire qui s’offre à leurs yeux.
            L’éperon du mont Gué – 361 mètres– est la partie méridionale d’une colline qui culmine plus au nord à 393 mètres. Tel un cap c’est une position privilégiée pour l’observation (guet) où se sont succédés une croix, un sémaphore puis l’actuelle statue de la Vierge Marie.
            A la fin du 19ème siècle, le versant sud qui descend sur Asnan et tous les coteaux bien exposés étaient couverts de vignobles. L’arrivée du phyloxera s’avéra une catastrophe et il fallu mettre en place des plants plus résistants. La culture de la vigne est allée en déclinant, elle n’est pratiquement plus qu’un souvenir car il ne reste qu'une parcelle pour en témoigner.
            Jules Renard, notre écrivain local, qui se rendait souvent de Chitry à Grenois pour y chasser, dit avec un certain humour : « … à Asnan ils ont une colline merveilleuse, rose de bruyère. Leur Notre-Dame, accrochée par des crampons de fer à son piédestal, les bénit et tourne le dos aux gens de Grenois ».
            La statue de la Vierge a été inaugurée le 5 novembre 1893 en présence d’une foule de pélerins venus de tous les alentours. Le prédicateur la décrit ainsi : «  elle embrasse notre village de son bon regard et de ses mains ouvertes ».
 
            L’abbé Cortet, alors curé d’Asnan, écrivait à sont évêque :… La pensée d’ériger un monument sur le monticule qui domine Asnan et toute la contrée était venue inspirée par la glorieuse et immaculée Vierge Marie à l’un des habitants de la paroisse. Aussitôt communiqué le projet est adopté par le missionnaire. La souscription s’organise, le total de 1700 francs est bientôt atteint. Le terrain au milieu des vignes est donné gratuitement par dix propriétaires. Ouvriers, carriers, tailleurs de pierre, maçons, tous se mettent à l’œuvre. Quatre jours : lundi, mardi, jeudi et vendredi suffisent pour ce travail gigantesque. Le samedi 4 novembre à midi, tout est prêt, la statue monumentale en fonte, du poids de plus de 600 kilos est sur son piédestal. Notre-Dame d’Asnan est là installée pour toujours à la grande satisfaction de tous ; elle sera désormais et plus que jamais notre avocate auprès de Dieu. Le bon père Thomas avait été à la peine, il ne lui fut point donné d’être au triomphe. L’obéissance l’appelait ailleurs…..il fallait voir la magnifique procession de 2000 personnes escaladant la montagne, une manifestation pour faire foi dans les temps si troublés que nous traversons.                                                                                                                           
 
 
Notre-Dame d’Asnan invoquée depuis des siècles sous le titre de Marie immaculée, protégera et conservera la foi dans cette contrée. »
 
Les prédications de carême ou de semaine sainte de ce père Thomas ont sans doute été à l’origine de la décision. On raconte que lors d’un terrible incendie qui menaçait l’église, une religieuse transporta le tabernacle au sommet du mont Gué pour attirer l’attention de la clémence divine. Et aussi qu’il fallait remercier la Vierge d’avoir épargné le village lors de l’invasion prussienne de 1870.
 
Il est indéniable que les habitants d’Asnan ont depuis longtemps une relation particulière avec la Vierge Marie. En effet il existe une confrérie vouée à l’immaculée conception, fondée par le pape Urbain VIII en 1630 et qui a perduré tant qu’il y a eu des curés à Asnan. Cette confrérie importante de plusieurs centaines de personnes rassemblait dans ses rangs tous les paroissiens d’Asnan et des villages avoisinants et même de Paris, de nombreux prêtres et deux évêques.
 Une croix disparu en 1793, remplacée depuis et encore récemment se dresse à l’arrière de la statue en commémoration du Jubilé du Concile en 1870.
            La statue de ND d’Asnan rayonne tel un phare du haut du mont Gué. Elle contemple des dizaines de villages semés parmi les près et les champs au caprice d’un vallonnement verdoyant sur le fond bleuté du Morvan qui s’étale à l’horizon.
 
            Ce site apaisant est un enchantement pour le promeneur.   J.L. P.